Sondage du jour du vote 1er tour : profil et motivations des électeurs en ce 10 avril

Ce dimanche 10 avril a été marqué par une abstention presque record (27% estimés) et totalement typée sur le plan sociologique, générationnel et politique : elle touche surtout les jeunes (33%), les Français les plus modestes (36%) et les électeurs de gauche (26% des sympathisants de gauche contre 17,5% de ceux de droite).

L’indécision jusqu’au bout était encore une fois au rendez-vous : plus d’un quart des électeurs (26%) se sont décidés au cours de cette dernière semaine dont la moitié durant le week-end du vote !

Et pour l’après ?

Les Français sont très partagés sur la question des consignes de votes : un électeur sur deux (49%) ne souhaite pas que son candidat malheureux de premier tour appelle à voter pour l’un des deux finalistes. Ceux qui le souhaitent (50%), sont très partagés mais penchent un peu plus sur un appel au vote Macron plutôt que Le Pen (29% vs 21%).

D’ailleurs, 81% des électeurs comptent bien ne pas tenir compte des éventuelles consignes de vote données par les candidats éliminés au premier tour.

L’idée du front républicain a pris du plomb dans l’aile : ce concept est moribond, sinon mort. Ceux qui comptent voter pour « faire barrage » à l’un des deux finalistes ne sont qu’un peu plus nombreux (21% vs 18%) à dire vouloir éliminer Le Pen plutôt que Macron. La tendance s’est tout de même « rere »tournée depuis 3 jours (le 7 avril, le vote barrage à Macron était plus fort que le vote barrage à Le Pen).

Pour Emmanuel Macron, mobiliser les électeurs qui n’ont pas voté pour lui au premier tour sera donc bien plus difficile qu’il y a cinq ans. Il devra aussi composer avec de récents événements conjoncturels qui ont hérissé certains électeurs, notamment à gauche. Ainsi, près d’un tiers des inscrits qui n’ont pas voté Macron disent ne pas l’avoir fait à cause de son annonce du report de l’âge de la retraite à 65 ans et/ou de l’affaire McKinsey.

Dans son analyse des réseaux sociaux, Véronique Reille-Soult de Backbone Consulting pointe elle-aussi cette immense crainte/prévision des internautes d’une abstention massive et souligne la multitude de posts provenant de Français, militants, personnalités politiques ou encore des stars qui se mettent en scène pour inciter à aller voter.