Si la campagne ne mobilise pas davantage, nous nous dirigeons vers une abstention record au premier tour de l’élection présidentielle
Près de 3 Français sur 10 ne s’intéressent pas à cette élection présidentielle, et 2 sur 3 (65%) anticipent une abstention plus importante à cette élection qu’aux précédentes.
D’ailleurs, seulement 69,5% des inscrits se disent aujourd’hui « certains » d’aller voter, soit 15 points de moins que lors de la présidentielle de 2017, et près de 3 Français sur 10 prévoient de s’abstenir.
Cela se confirme : avec 29,5% d’abstention, notre indicateur-Odoxa situe 2022, pour le moment, comme le premier tour d’élection présidentielle atteignant le record d’abstention de toute l’histoire de la Vème république.
Cette abstention sera en outre très différenciée sur le plan sociodémographique : elle culmine (entre 33% et 46%) auprès des jeunes, des catégories populaires, des habitants des petites villes et auprès des femmes. Elle est aussi totalement corrélée aux préférences politiques des Français : elle concerne plus d’un tiers des sympathisants et électeurs de gauche alors qu’elle n’affecte que moins de 15% de ceux de droite et 8% de ceux d’Emmanuel Macron.
Or, c’est l’inadaptation de l’offre politique qui semble à l’origine de cette future sur-abstention : plus des trois-quarts (77%) des abstentionnistes actuels disent qu’ils n’iraient pas voter « par choix » plutôt que par désintérêt pour l’élection présidentielle (28%).
Pour motiver ces abstentionnistes, il faudra faire des propositions qui les motivent et pas/plus se contenter de demander aux électeurs de barrer la route de l’Elysée à un candidat qui leur fait peur. Cela ne suffit plus, notamment auprès des électeurs de gauche.
Dernier élément soulignant la grande incertitude de ce scrutin : parmi les Français qui ont l’intention de voter à la présidentielle, 54% ne savent pas encore pour quel candidat ils se prononceront.
Sur les réseaux sociaux, Véronique Reille-Soult de Backbone Consulting observe que l’élection suscite un volume restreint de commentaires : renvoyée au 2ème plan par la crise sanitaire, elle ne mobilise pas, peine à imposer ses enjeux et semble jouée d’avance.
Accédez à l’ensemble de nos sondages et n’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez disposer de plus amples informations.