Le duel d’image et de compétences perçues est désormais très serré entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

Nette baisse de la popularité d’Emmanuel Macron (-6 points à 40%) sur fond de polarisation présidentielle et d’hostilité à son projet de réforme des retraites.

Contrairement à 2017, l’issue du duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen est désormais très incertaine :

Les cotes d’adhésion des finalistes sont exactement au même niveau – 38% des Français les « soutiennent » ou « ont de la sympathie » pour eux, et la part des Français les rejetant est presque identique : 41% pour Emmanuel Macron et 45% pour Marine Le Pen.

Leur personnalité « passée au crible » sur une dizaine de dimensions montre qu’Emmanuel Macron pâtit de grosses lacunes d’image sur sa dimension humaine. Pour les Français, il reste un « président des riches » (70%), ni « sympathique » (56%), ni « proche des gens » (69%), reproches qui ne sont pas faits ou moins faits à sa rivale (53% la jugent « proche des gens » et 47% « sympathique ») qu’ils continuent, tout de même, de juger « raciste » (56%).

En revanche, il conserve un ascendant sur elle sur des attributs très importants de « présidentialité » : les Français lui prêtent bien plus qu’à elle une stature d’homme/femme d’Etat (60% vs 49%) et le jugent plus compétent (51% vs 47%), moins démagogique (48% vs 53%), moins brutal (45% vs 52%) et, pour finir, moins susceptible de risquer de diviser le pays s’il est élu/réélu (59% vs 67%).

Le « match » est aussi très serré concernant leur compétence perçue par grands domaines d’action : si Marine Le Pen inspire plus confiance qu’Emmanuel Macron sur le pouvoir d’achat (54% vs 42%), il inspire plus confiance qu’elle sur l’emploi (50% vs 46%), la santé (51% vs 45%) et l’éducation (52% vs 44%).

Bref, l’issue du second tour est encore TRES incertaine, car pour « sortir » le « président des riches », les Français semblent, pour la première fois, prêts à élire une présidente qu’ils jugent incompétente, sans stature de femme d’Etat, raciste et susceptible de diviser le pays si elle est élue.
Le débat de ce mercredi 20 avril sera sans doute décisif pour donner l’avantage à l’un des deux adversaires.

Sur les réseaux sociaux, Benjamin Grange et Yves Censi de Mascaret repèrent à la fois l’avance toujours nette du président (prime à la fonction oblige), mais aussi la poussée spectaculaire de Marine Le Pen en termes de mentions comme d’engagement. Ils soulignent aussi que pour les électeurs orphelins de leur candidat de premier tour – et notamment les « Mélenchonistes » – une question revient constamment « qui est le moindre mal, Macron ou Le Pen ? »
De leur réponse dépendra l’issue du second tour. Sans en préjuger, l’explosion des termes « extrême-droite », « racisme » et « fascisme » sont tout de même révélateurs d’une inquiétude réelle des internautes.