Intentions de vote : le meeting de Valérie Pécresse lui coûte cher

Sur fond de probable forte abstention – plus d’un quart des Français ne voteraient pas si le premier tour de la présidentielle avait lieu dimanche prochain (ce serait un record historique avec 2002) – la course à la présidentielle 2022 a vu de nombreux concurrents modifier leurs positions cette semaine.

Ainsi, le meeting raté de Valérie Pécresse lui coûte très cher : elle se trouve reléguée à la 4ème place avec seulement 12% d’intentions de vote au premier tour de la présidentielle. Elle était au sommet en décembre (2ème avec 19% d’intentions de vote) dans la foulée de son investiture, elle est aujourd’hui à son Nadir* … après son meeting du Zenith.

* Point de la sphère céleste opposé au zénith

A l’inverse, pour Marine Le Pen, 2ème avec 18%, les défections en cascade qu’elle subit n’ont, pour le moment, guère de conséquences en termes d’intentions de vote de premier tour et peuvent même l’aider à atténuer encore le front républicain au second tour : avec 44% d’intentions de vote elle est la candidate qui réalise dans notre sondage le moins mauvais score de 2nd tour face à Emmanuel Macron.

Éric Zemmour devance Valérie Pécresse de 2 points au premier tour et s’ancre solidement à la 3ème place avec 14% d’intentions de vote. Mais pâtissant d’un très fort front républicain contre lui au second tour (contrairement à Marine Le Pen), il serait aujourd’hui pulvérisé par le président sortant (66% vs 34%).

La gauche (hors E. Macron) est toujours faible (27,5%), mais un peu moins qu’en décembre dernier (+3 points) et surtout elle apparaît nettement moins « ventilée façon puzzle » que fin 2021.

En effet, une candidature se détache désormais nettement, celle de Jean-Luc Mélenchon. Avec 11% d’intentions de vote, il est 5ème à seulement 1 point de la 4ème, Valérie Pécresse, et totalise un score désormais deux fois supérieur à ses rivaux de gauche (et 5 fois supérieur à celui d’Anne Hidalgo).

Les autres se situent tous au niveau ou en dessous des 5% fatidiques : Yannick Jadot stagne à 5%, Fabien Roussel monte (il a doublé son score depuis décembre) à 4,5%, Christiane Taubira à 3% et Anne Hidalgo… à 2%. Seule une alliance de toutes ces candidatures autour de Yannick Jadot aurait aujourd’hui une petite chance de ravir le leadership de la gauche à « JLM » : ils font arithmétiquement 14,5% à eux 4…

Mais ce n’est pas gagné, car si les Français (60%) et les sympathisants de gauche (67%) approuveraient le ralliement actuellement le plus probable, celui de Christiane Taubira à Yannick Jadot, le bénéficiaire putatif de cette alliance pâtit d’un handicap majeur.

Alors que l’écologie est un sujet jugé « prioritaire » par 31% des Français (et au moins « important » par 9 Français sur 10), bon nombre de ces derniers ne voteraient pas pour lui car ils reprochent à Yannick Jadot de ne « pas avoir la carrure d’un président ».

Sa dernière sortie médiatique choc ne modifiera sans doute pas leur opinion : en qualifiant Éric Zemmour de « juif de service », Yannick Jadot a perdu des points dans l’opinion. Les Français lui donnent massivement tort (64%) d’avoir tenu ces propos qu’ils jugent sinon antisémites (41% des Français et une majorité de sympathisants de droite le pensent tout de même) du moins « maladroits » (70%).