Carnet de Santé des Français et des personnels hospitaliers : les raisons de la colère
I – Climat social et état de santé moral des personnels hospitaliers : apparemment tout va bien…
1) Les personnels hospitaliers – tous – jouissent d’une excellente image auprès des patients (86% en moyenne) et elle est même de plus de 90% pour les infirmièr(e)s et les aides-soignant(e)s ! Et mieux encore, les personnels le savent, ont conscience d’être aimés, même s’ils sous-estiment un peu leur folle cote d’amour.
2) C’est d’ailleurs, plus globalement, un autre enseignement pas si fréquent de notre Carnet de Santé : les professionnels de santé ont tous une idée très juste du très haut niveau d’estime dans lequel les patients les tiennent.
3) Enfin, les personnels hospitaliers semblent heu-reux : en effet près des deux-tiers d’entre eux se disent (64%) aujourd’hui satisfaits de leur travail.
II – Et pourtant, les inquiétudes sont fortes, particulièrement parmi les aides-soignantes, nombreuses à se dire mécontentes de leur travail et dans un état de stress préoccupant…
Dans son analyse approfondie de l’étude, le Docteur Philippe Denormandie pointe fort justement que ces bons chiffres ne sauraient masquer de réels problèmes dont nous mesurons aujourd’hui les stigmates dans l’actualité avec les mouvements de revendications en cours :
1) D’abord, le niveau global de satisfaction observé parmi l’ensemble des personnels hospitaliers (64%) n’est pas si élevé comparé à la population générale (dont la satisfaction au travail se situe une quinzaine de points au-dessus de ce niveau).
2) Ensuite, ce niveau de 64% est une moyenne qui masque en réalité de profondes disparités selon les personnels hospitaliers interrogés par Odoxa.
3) En effet, l’étude montre très bien qu’il existe une difficulté réelle au travail pour de trop nombreuses catégories de personnels soignants, notamment parmi les aides-soignantes : 42% d’entre elles se disent insatisfaites de leur travail et plus de 8 sur 10 estiment que leur travail n’est pas reconnu à sa juste valeur.
4) Enfin, les personnels, et plus particulièrement les infirmières et les aides-soignantes disent « manquer de temps pour accomplir leur travail », et « ne jamais avoir de moment de pause » dans leur travail ce qui, évidemment génère une forte dose de stress et donc constituent un risque non négligeable en termes de risques psycho-sociaux.
Comme l’indique fort justement le docteur Philippe Denormandie dans sa conclusion, c’est sans doute bien cela le défi clair que la République doit à ses personnels hospitaliers : mieux les considérer et le leur prouver non seulement dans les mots mais aussi dans les actes en leur donnant davantage de moyens de pouvoir exercer leur métier qui est aussi leur passion.
Les mouvements de ces derniers jours montrent, pour le moins, que ce message n’est pas passé…
Accédez à l’ensemble de nos sondages et n’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez disposer de plus amples informations.